Covid-19, Partouche et Barrière pour la réouverture de leurs casinos

Face à la crise sanitaire due à la Covid-19, le gouvernement français a dû imposer de nouvelles restrictions le 17 octobre dernier avec notamment la mise en place d’un couvre-feu.

Des mesures strictes ayant un impact lourd pour de nombreux secteurs comme la restauration, mais aussi pour les casinos qui ont dû fermer leurs portes aux joueurs.

Seulement voilà, les casinotiers français ne l’entendent pas de cette oreille et dénoncent ces fermetures. De ce fait, les deux groupes Partouche et Barrière plaident pour la réouverture de leurs casinos et intentent un recours au Conseil d’État.

Covid-19, Partouche et Barrière pour la réouverture de leurs casinos.

Des fermetures jugées « abusives » par les casinotiers

Que ce soit les quatre établissements du groupe Barrière (deux casinos dans le Calvados, un à Trouville-sur-Mer et un à Deauville), ou bien les six établissements du groupe Partouche (Lyon, Aix-en-Provence, La Ciotat, Saint-Galmier, Palavas-les-Flots et la Tour de Salvagny), c’est le même son de cloche qui résonne dans les esprits : il n’y a aucune raison de fermer les établissements en journée.

Pour les 200 casinos de France qui demandaient lundi 26 octobre la suspension du décret qui les contraint à fermer, c’est la même incompréhension.

Tous jugent que les mesures sanitaires sont respectées et parfois, bien plus que dans d’autres établissements comme le souligne Fabrice Paire, Président du groupe Partouche qui opère trente-huit établissements de jeux en France.

Selon lui, « nos casinos ferment alors que les restaurants restent ouverts avec des protocoles sanitaires bien moins stricts ».

Pour David Parré, Directeur Général du casino de Trouville, c’est le même constat : « les mesures sont plus strictes dans les salles de jeux que dans les salles de restaurants ». Il explique ainsi que si dans les bars et les restaurants le taux d’accueil a été abaissé de 30%, dans les casinos, la capacité a été baissée de deux tiers.

Ce dernier insiste également sur les mesures de désinfection mises en place et l’installation de plaques de plexiglass entre chaque joueur.

Ce n’est pas Fabrice Paire qui le contredira, lui-même assurant qu’au sein des établissements de jeux, « le port du masque est vraiment obligatoire ». En effet, si au restaurant vous pouvez retirer votre masque dès lors que vous êtes à table, au casino il n’en est rien.

Alors comment expliquer de telles décisions ? Pour Fabrice Paire, c’est simple : « le gouvernement n’a pas pris suffisamment de temps avant d’imposer ses restrictions ». Il ne lui jette pas la pierre et assure qu’il comprend que face à une telle situation d’urgence, toutes les configurations n’ont pas pu être prises en considération.

En y regardant de plus près, il est vrai qu’il n’y a eu aucun « foyer » au sein des casinos et qu’il est légitime pour les casinotiers de penser que les fermetures de leurs établissements de jeux sont abusives.

Quels impacts pour les casinos en France ?

Avec plus de 15 500 employés directs dans le secteur (sans compter les emplois indirects), ces nouvelles fermetures pourraient être fatales aux casinos.

Rappelons que de mars à juin, suite au confinement, les casinos avaient déjà engrangé de nombreuses pertes et que même si pour l’heure, il n’est pas question de licenciements, les enjeux sont conséquents.

Alors oui, pas de licenciements pour l’heure mais ce ne sont pas moins de 2800 salariés qui sont au chômage partiel du côté du groupe Barrière et près de 800 pour le groupe Partouche.

Comme le souligne Fabrice Paire du groupe Partouche, l’impact économique n’est pas seulement pour le groupe mais aussi pour l’État puisque les casinos apportent chaque année plus d’un milliard de prélèvements au budget de L’État.

Gain de cause en référé pour Barrière et Partouche ?

Si en septembre les casinos avaient obtenu gain de cause devant les tribunaux administratifs de Lille, Toulouse ou encore d’Aix pour des actions similaires, vu le durcissement du contexte sanitaire, il n’est pas improbable selon nous que la décision du Conseil d’État ne soit pas en faveur de ces derniers.

Quoique, à l’heure de la rédaction de cet article, force est de constater que la crise sanitaire s’accélère et la France n’est pas à l’abri d’un possible reconfinement.

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