Covid-19 et les jeux d’argent en France, comment se porte le secteur ?

Depuis le mois de mars 2020, la Covid-19 et les jeux d’argent en France doivent cohabiter, et cette pandémie a mis en lumière les forces et faiblesses d’un secteur qui, comme bien d’autres, doit évoluer et se diversifier afin de pouvoir amortir de telles situations avec une stratégie adaptée.

Mais aussi, il va falloir pour les opérateurs anticiper l’évolution des modes de consommation.

Covid-19 et jeux d'argent en France, comment se porte le secteur ?

Les casinos en France, grands perdants de 2020 à cause de la Covid-19

Force est de constater que la Covid-19 et les jeux d’argent dans les casinos en France ne font pas bon ménage…

Après une fermeture pure et simple durant trois mois des 200 établissements de jeux, les casinos français ne peuvent que constater le lent retour du public vers les machines à sous et les tables de jeux, probable conséquence de mesures sanitaires contraignantes mais utiles comme le port obligatoire du masque dans les lieux fermés ainsi que la distanciation.

Ce à quoi il faut ajouter les recommandations faites aux personnes âgées, généralement habituées des casinos, d’éviter les contacts non indispensables.

Pour limiter l’impact de cette crise, certains acteurs historiques ont donc décidé d’accélérer leur diversification, à l’instar du groupe Barrière qui a lancé BarrièreBet, son site de paris sportifs en ligne.

Mise à jour : suite à la 2ème vague de la Covid-19, l’exécutif a pris des mesures à l’encontre des casinos en France, ce qui engendre l’incompréhension des casinotiers Barrière et Partouche.

La Covid-19 et les jeux d’argent en ligne

Si les tables de poker des casinos se remplissent doucement, la Covid-19 et les jeux d’argent en ligne sont les ingrédients du cocktail gagnant du printemps.

Ainsi, les sites de poker affichent des chiffres largement dans le vert, avec une progression telle que les pertes engendrées par l’écroulement des paris sportifs ont été couvertes chez les acteurs pluri-disciplinaires comme Winamax ou PokerStars.

Pour eux, le bilan de la crise est positif, avec de nouveaux inscrits et un panier moyen en hausse. Durant le confinement, les joueurs ont dépensé leur budget divertissement sur des services online, et le poker en ligne s’est avéré être un bon moyen de s’évader pour les joueurs français confinés.

Le grand retour des paris en ligne

Après une période presque vierge de toute mise en raison de l’annulation de la plupart des compétitions, les paris sportifs en ligne ont connu une activité proche des niveaux habituels à partir du mois de juin, et même un pic historique à l’occasion de la Ligue des Champions disputée dans un format inédit en matchs directs.

La présence de Paris et Lyon dans le dernier carré a en outre stimulé les paris en ligne. De plus, les compétitions qui représentent de gros volumes comme Roland-Garros ont le plus souvent été décalées et permettent peu à peu un rattrapage du manque à gagner.

Cependant, ce qui est perdu en termes de mises à cause de l’arrêt des rencontres sportives ne sera jamais récupéré par les opérateurs de paris sportifs en ligne, c’est une certitude et ce sera très dommageable à notre avis pour leur bilan 2020.

Loto et Euromillions : de nouvelles habitudes

Les deux locomotives de la Française des Jeux que sont le Loto et l’EuroMillions ont été elles aussi été lourdement touchées.

La Covid-19 et les jeux d’argent achetés habituellement dans un point de vente physique cohabitent mal, surtout les jeux de grattage, même si les Français attachés aux loteries, se sont rabattus sur le site internet de la FDJ qui a vu une progression de 50 % du nombre de mises faites durant le confinement.

Malgré tout, les niveaux habituels ne sont pas encore atteints en ce début d’octobre, et la Française des Jeux travaille de concert avec les autres loteries européennes pour y remédier en proposant à nouveau des jackpots plus importants pour relancer la machine « loteries ».

Le rebond des jeux à gratter ?

Avec des points de vente fermés ou un accès limité durant de longues semaines, la Covid-19 et les jeux à gratter ont montré leur incompatibilité totale.

S’il est bel et bien possible d’y jouer en ligne, les jeux à gratter restent des produits presque exclusivement vendus en boutique. Après le déconfinement, les consommateurs ont retrouvé avec plaisir le plaisir de gratter et, là encore, la crise semble s’estomper.

On note cependant un changement d’habitudes mesuré par l’étude EY Future Consumer Index qui indique que 47 % des Français comptent diminuer la fréquence de leurs courses, ce qui aura des conséquences sur les volumes de vente de jeux de grattage à long terme.

La Covid-19 et les jeux d’argent liés aux courses hippiques

Au premier semestre, le PMU a annoncé des enjeux de 2,63 milliards d’euros, soit un recul de 31 % par rapport à 2019.

Entre l’annulation des courses et la fermeture ou l’accès limité aux points de vente tout comme la FDJ, ce sont deux mois de chiffre d’affaires qui se sont envolés définitivement.

Mais, à la reprise des courses le 11 mai, on a pu constater un retour à la normale, et même une croissance de 15 % en juillet et 10 % en août, ainsi qu’une augmentation des paris hippiques depuis internet (de l’ordre de 30 %).

D’une manière générale, un retour à la normale semble quand même se dessiner. Si cela prend plus de temps pour certains opérateurs, comme les casinos, tous sont cependant conscients que la Covid-19 et les jeux d’argent en France vont devoir vivre ensemble pendant plusieurs mois.

Aussi, le contrecoup encore limité de la crise économique sur l’emploi et le pouvoir d’achat pourraient être bien plus impactant dans les mois à venir.

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