L’Italie envisage de stopper les publicités de poker à la télévision

A l’heure où tous les Etats ont pour mission d’encadrer juridiquement leur secteur des jeux d’argent en ligne, mais surtout de protéger leurs citoyens contre les risques propres à ces jeux tels que l’addiction et autres comportements compulsifs, l’Italie vient de frapper un grand coup.

En effet, à l’initiative des élus socialistes, les publicités faisant la promotion des jeux en ligne (poker) vont tout simplement être interdites à la télévision et à la radio.

L'italie envisage de stopper les publicités de poker.

Une idée que devrait suivre la France où le matraque publicitaire sur nos chaines télévisées est omniprésent, ce que nous déplorons.

Dans la majorité des pays européens, les jeux d’argent en ligne font de nombreux adeptes et ce, même si l’Europe entière est touchée par la crise économique.

Les jeux en ligne, même s’ils ont marqué le pas en 2013, sont ainsi très plébiscités puisqu’ils sont, pour certains, une opportunité unique de tenter de gagner de l’argent pour arrondir les fins de mois.

Il faut dire que les opérateurs de jeux en ligne savent jouer sur la corde sensible dans leurs publicités afin d’inciter les joueurs à venir jouer quelques parties de poker dans leurs rooms online par exemple. 

Sans compter la FDJ avec sa ribambelle de jeux et le PMU qui n’hésitent pas à aspirer par le média de masse qu’est la télévision, des personnes qui n’étaient pas « joueurs ».

Nous assistons donc à une mauvaise foi de l’Etat Français qui affirme lutter contre l’addiction, mais qui avalise les publicités sur nos écrans. Paradoxal non ?

Entre l’espoir de gagner de l’argent, mais aussi la sensation de profiter des « promotions » mises en place par les opérateurs, nombreux sont les joueurs à se « faire avoir » par les publicités de plus en plus présentes dans les médias de masse comme la télévision et la radio.

Si les opérateurs de jeux en ligne parviennent ainsi à conquérir de nouveaux joueurs « occasionnels » avec leurs messages publicitaires, ils incitent surtout les plus vulnérables à jouer.

Ainsi, les mineurs, quitte à braver l’interdit, sont souvent tentés de miser les quelques euros qu’ils ont en poche alors que les joueurs compulsifs se rendent de manière quasi-immédiate devant leur ordinateur pour disputer une partie.

Qu’on veuille l’admettre ou non, les publicités pour les jeux en ligne sont très agressives et peuvent avoir des conséquences dramatiques dès lors qu’elles sont diffusées via des médias de masse, surtout la télévision.

En France, à titre d’exemple, difficile de rester plus d’une heure devant la télé sans avoir droit à une publicité présentant un opérateur de poker en ligne, l’offre de jeux à gratter de la Française des Jeux ou bien incitant le joueur à découvrir les paris hippiques du PMU.

On comprend alors mieux pourquoi l’addiction aux jeux d’argent gagne du terrain en France.

L’Italie, grâce au Sénateur Riccardo Nencini socialiste : stop à la publicité…

C’est d’ailleurs pour ces raisons que le gouvernement italien, à l’initiative du Sénateur Riccardo Nencini, s’apprête à voter un texte relatif à l’interdiction des publicités promouvant le poker en ligne à la télévision et à la radio.

Initialement, cet amendement a fait face à une vive opposition mais le sénateur socialiste a su mettre en avant les dangers que pouvaient présenter la diffusion à la télévision de publicités pour des jeux d’argent et de hasard en ligne.

En Italie, il faut souligner que la protection des mineurs lutte contre l’addiction aux jeux d’argent, un fléau qui fait des ravages dans la société italienne, sont des arguments qui ont su trouver une légitimité, même dans l’opposition.

Ainsi, dans les prochaines heures, la Chambre des Représentants, l’équivalent de notre Assemblée Nationale, devrait promulguer un texte qui interdira aux opérateurs de jeux en ligne (en particulier le poker) de bénéficier de publicités à la télévision et à la radio.

S’inscrivant comme une première étape, le texte ne prévoit en revanche rien concernant les publicités dans la presse écrite ou bien sur Internet. Or, les bannières cliquables sont aussi un moyen pour les opérateurs de drainer des individus, souvent vulnérables, vers leur plateforme de jeux.

Néanmoins, le comportement d’une personne vulnérable aux jeux d’argent subit passivement le spot à la télévision, alors que pour la presse écrite et internet, la personne doit soit acheter le magazine, soit se rendre volontairement sur le site de jeux. Là est toute la différence… et nous comprenons les raisons qui poussent les politiques italiens à ne pas interdire les publicités sur ces médias.

Bien entendu, cette décision a fortement déplu aux opérateurs agrées par l’AAMS (l’équivalent de notre ARJEL) qui craignent de voir leur chiffres d’affaires baisser encore après une année 2013 compliquée en raison de la crise économique qui touche le pays.

Ces derniers ont donc vivement réagi en demandant une contrepartie à l’Etat italien qui pourrait prendre la forme d’une modification de leur modèle d’imposition, à leur avantage bien sûr…

Cette interdiction publicitaire en Italie pourrait en tout cas donner des idées à d’autres pays dans le cadre de leur politique de lutte contre l’addiction.

La France qui, via l’ARJEL, accorde beaucoup d’importance à la lutte contre la dépendance aux jeux, mais aussi la protection des personnes les plus vulnérables, pourrait ainsi être tentée de suivre le mouvement initié par l’Italie. Néanmoins, cela reste à démontrer… A quand un Sénateur socialiste Français à l’italienne ?

Très sincèrement, vu le matraquage publicitaire que font les opérateurs de jeux en tout genre à la télévision et à la radio, ce n’est certainement pas le téléspectateur ou l’auditeur qui sera le perdant. A bon entendeur…

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