Betclic Everest Group a gagné face au PMU

Depuis Janvier 2012, Betclic Everest Group menait une lutte acharnée contre le PMU et plus précisément contre la mutualisation des mises enregistrées sur son réseau physique et en ligne.

Betclic Everest Group a gagné face au PMU.

En effet, pour Betclic, cette mutualisation offrait un réel avantage au PMU sur le marché des paris hippiques en ligne par rapport à ses concurrents.

Et Betclic a fini par l’emporter puisque l’Autorité de la Concurrence a indiqué que le PMU séparera les mises émanant de son réseau physique de celles émanant de sa plateforme en ligne et cela dès 2015.

Voilà maintenant de longs mois que l’opérateur Betclic Everest Group attendait qu’une réelle décision soit prise à la suite de la plainte déposée en Janvier 2012.

Eh oui, il y a maintenant deux ans, l’opérateur spécialisé dans les paris sportifs et hippiques ainsi que le poker en ligne avait saisi l’Autorité de la Concurrence afin de déposer une plainte contre le PMU et sa mutualisation des mises.

Une réelle distorsion de la concurrence sur les paris en ligne en France

En effet, disposant d’un important réseau physique en surplus de sa plateforme en ligne PMU.fr, l’opérateur historique de paris hippiques pouvait compter, selon Betclic Everest Group, sur un véritable avantage sur le marché par rapport à ses concurrents.

Il faut souligner que cette distorsion de la concurrence était évidente pour bien des opérateurs…

Grâce à la mutualisation des masses d’enjeux en dur ( 8,7 milliards d’euros en 2013 ) et en ligne ( 943 millions d’euros en 2013 ), le PMU était en mesure de proposer des cotes très stables, mais aussi d’offrir aux parieurs la possibilité de miser la somme de leur choix sans limite basse.

Ces possibilités étaient en revanche inaccessibles pour les concurrents en raison d’un montant de mises bien inférieur, ces derniers ne proposant que des paris en ligne.

PMU.fr était donc dans une situation lui permettant de proposer une offre beaucoup plus attractive que ses rivaux et donc de capter davantage de clientèle grâce à l’existence d’un réseau physique. Mais cet avantage indéniable n’a pas empêché la baisse de chiffre d’affaires en 2013 du PMU. Un comble !

Comprenant parfaitement les demandes de son concurrent (bah voyons…), le PMU avait dès l’an passé proposé de scinder les mises de son réseau physique et les mises de sa plateforme de paris en ligne afin de montrer sa volonté d’évoluer à l’Autorité de la Concurrence.

Enfin… il aura fallu quand même que le Groupe Betclic Everest porte plainte.

C’est assez surprenant que le PMU « comprend » sa situation d’abus de position dominante et de ne pas faire en sorte d’y remédier sans qu’un concurrent porte plainte ! Bref, du langage politicien de la part du PMU, vous en conviendrez…

Et bien, c’est finalement cette décision qui a été retenue et l’Autorité de la Concurrence a décidé de laisser 18 mois au PMU pour se mettre en conformité étant donné que la séparation entre les mises devra être opérationnelle le 30 Septembre 2015.

Même si le verdict de l’Autorité de la Concurrence est positif pour les concurrents du PMU, il leur faudra attendre encore à ce jour plus d’un an et demi…

En clair, si la loi sur les jeux d’argent en ligne de Mai 2010 avait été rédigée clairement et non pas en faveur de l’Etat et de ses monopoles, cette affaire de distorsion de concurrence n’aurait jamais eu lieu.

Pour être un excellent politicien, il faut surtout être un « Maître » en matière de mauvaise foi et de baratin… et cette affaire le prouve.

Le PMU dans l’obligation de tout modifier…

Certes, il faut dire qu’un tel changement pour le PMU ne se fait pas en l’espace de quelques jours seulement puisque, comme l’expliquait récemment Benoit Cornu, Directeur de la Communication du PMU, de telles modifications impliquent tout bonnement une refonte complète du système informatique du groupe.

Ces changements ne s’appliquent pas qu’à la gestion des paris puisque la comptabilité ou la gestion des comptes clients seront également à revoir… Du gros boulot en perspective donc pour les équipes de l’opérateur historique de paris hippiques.

En revanche, la décision prise à l’encontre du PMU ne l’interdit pas d’exploiter la marque PMU en ligne qui était une autre demande de Betclic Everest Group.

Enfin, et il était temps, le marché en France des paris hippiques et sportifs sera agressif niveau concurrence

Le PMU a d’ailleurs jugé que la décision rendue par l’Autorité de la Concurrence était satisfaisante dans le sens où elle permettait de « préserver le marché tout en lui laissant conserver sa marque ». Hum…

Chez Betclic et certainement chez tous les autres concurrents, notamment le site de paris hippiques Zeturf, on se satisfait de l’accord trouvé puisqu’il va rééquilibrer le marché, tous les opérateurs de paris hippiques étant sur un « pied d’égalité » pour créer une offre de paris en ligne.

D’ailleurs, l’opérateur devrait rapidement faire évoluer son offre puisqu’il semblerait que, suite à la décision prise par l’Autorité de la Concurrence, Betclic se sente prêt à investir dans son activité turf afin de gagner encore des parts de marché sur les secteur des paris en ligne.

Enfin, l’Autorité de la Concurrence a jugé que la séparation des mises du réseau physique et en ligne du PMU allait permettre aux acteurs du marché de se concurrencer sainement ce qui devrait normalement profiter aux parieurs puisque de nouvelles offres, probablement plus variées, devraient voir le jour.

Au final donc, tout le monde semble content de cette nouvelle distribution des cartes.

Reste à savoir si Betclic saura profiter de cette évolution des règles du jeu ou si le PMU saura conserver l’avantage dans le cœur des parieurs.

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