La FDJ et IBM vont traquer la fraude dans les jeux

La Française des Jeux génère chaque année 14 milliards d’euros de chiffre d’affaires, une somme importante qui suscite des actions peu recommandables de la part de certains. La fraude dans les jeux est ainsi une méthode utilisée pour le blanchiment d’argent.

La FDJ et IBM vont traquer la fraude dans les jeux.

Bien qu’elle ne soit pas la méthode la plus répandue, la fraude dans les jeux de hasard est couramment utilisée pour blanchir de l’argent sale, en majorité pour des sommes dites « moyennes » variant entre 50 000 € à 200 000 €.

Les malfaiteurs usent pour cela de différents stratagèmes. A une table de jeu par exemple, il est possible de gagner contre un complice jouant l’argent sale.

En ligne, on peut se faire rembourser l’argent déposé sur un compte qu’on laisse ensuite inactif pendant un certain temps.

Concernant les jeux de grattage plus particulièrement, le fraudeur peut récupérer l’argent de différentes personnes et jouer pour tout le groupe.

Les gagnants sont alors remboursés avec l’argent sale tandis que le malfrat garde les gains. Enfin, la fraude dans les jeux peut se dérouler selon la technique du rachat de tickets gagnants.

La responsabilité de la Française des Jeux

Tout comme les établissements bancaires et les autres opérateurs de jeux, la Française des Jeux se doit de garder un œil vigilant sur la fraude dans les jeux de grattage ou les paris sportifs.

Elle a ainsi l’obligation de mettre en place un système d’évaluation et de gestion des risques et d’assurer une formation régulière de son personnel.

Par ailleurs, les gains supérieurs à 5000 € ou les mises très élevées doivent être étudiés avec soin et le moindre soupçon doit être déclaré à Tracfin, le service de renseignements de Bercy luttant contre le blanchiment d’argent.

Ainsi, la Française des Jeux repère chaque année entre 10 et 12 millions d’euros d’opérations pouvant relever de la fraude dans les jeux d’argent et en déclare une centaine à Tracfin.

Utiliser le Big data pour lutter contre la fraude dans les jeux

La notion de Big Data peut parfois effrayer, souvent associée à l’image de Big Brother pouvant épier toutes nos habitudes grâce aux données récoltées sur Internet. Pourtant, le Big Data peut également se révéler très utile et même avoir une dimension éthique.

C’est pour cette raison que la Française des Jeux, déjà à la pointe de la technologie avec ses data centers, compte utiliser le Big Data pour lutter contre la fraude dans les jeux.

L’analyse de données pourrait permettre de repérer des comportements suspects. Xavier Etienne, le directeur général adjoint chargé des technologies à la Française des Jeux, explique que le système, en test depuis un an, permet d’analyser entre 80 et 100 critères chaque jour : lieux, fréquence mais surtout, le montant des transactions par joueur…

Les opérations litigieuses pourraient ainsi être repérées plus facilement, qu’il s’agisse de fraude dans les jeux ou de comportements addictifs.

En effet, pour ces derniers critères, cela va dans le sens de la Cour des Comptes qui dernièrement, soulève le problème du réseau physique de la FDJ, notamment les addictions aux jeux de grattage mais également, la fraude dans les paris sportifs et la corruption dans le monde des paris hippiques.

La coopération entre IBM et la FDJ pour parer aux fraudes dans les jeux

Si la Française des Jeux possède une réelle expérience dans le domaine des jeux d’argent et de hasard, elle a dû s’adjoindre les services d’un expert dans le traitement de données pour mettre en place son nouveau système de surveillance de fraude dans les jeux.

C’est la firme américaine IBM qui a donc été choisie pour coopérer avec la Française des Jeux dans cette vaste opération visant à traquer tous les comportements suspects dans les jeux de hasard et qui sera opérationnelle au premier semestre 2017.

Le président d’IBM France, Nicolas Sekkaki, se dit ravi de contribuer au renforcement de la prévention, la sécurité et l’intégrité de la FDJ.

Celle-ci repose sur le traitement des données anonymes recueillies dans les 32 000 points de vente de la FDJ et utilisera les résultats d’une grande démarche collaborative permettant un traitement plus rapide des données et donc, une détection plus efficace de la fraude dans les jeux d’argent.

Si la FDJ a entamé avec IBM une surveillance sans commune mesure pour la fraude dans les jeux, reste néanmoins le réseau physique du PMU, qui lui est plutôt silencieux au sujet de la corruption soulevé par la Cour des Comptes

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