Jeux d’argent en ligne en France, tout savoir !

Si, avant mai 2010, l’intégralité du marché légal des jeux d’argent en ligne appartenait à la Française des Jeux et au Pari Mutuel Urbain, il n’en est plus véritablement de même aujourd’hui.

En effet, l’Etat français sous le gouvernement Sarkozy a ouvert en 2010 le marché des jeux d’argent en ligne à la concurrence et a donc posé un cadre légal autour de ces activités. Voici donc un article relatif à tout ce que vous devez absolument savoir sur les jeux d’argent en ligne en France.

Jeux d'argent en ligne en France : tout savoir !

Depuis 2010, le secteur des jeux d’argent en ligne français dispose d’un encadrement légal qui a vocation à booster le secteur, à réduire le risque de triche des opérateurs mais aussi, à protéger le plus possible les joueurs contre les risques d’addiction aux jeux et le blanchiment d’argent.

Enfin, ce sont les bases de cette loi qui pour beaucoup de joueurs, sont contestables comme nous le verrons plus loin dans cet article.

Et la base même de ce nouveau dispositif est l’agrément de l’ARJEL (Autorité de Régulation des Jeux En Ligne). En effet, pour pouvoir opérer via le Web français, un opérateur de jeux doit forcément avoir été agrémenté par l’ARJEL.

Il doit donc, au préalable, déposer un dossier afin de prouver qu’il est en conformité avec les attentes de la législation en place. Ainsi, fin juillet 2010, le marché du poker en ligne et des paris sportifs et hippiques en ligne étaient entre les mains de 27 opérateurs.

Des opérateurs de jeux renommés quittent le marché français

Aujourd’hui, le nombre de sites de jeux a été revu à la baisse car plusieurs opérateurs ne sont pas parvenus à se faire une place suffisante sur le marché pour assurer leur pérennité et ont donc, préféré se retirer avant d’enregistrer des pertes trop importantes.

C’est le cas, entre autres, de Partouche et sa salle de poker en ligne, d’EurosportBet qui a été racheté par Unibet, de Sajoo qui n’a opéré dans le secteur des paris sportifs et du poker que quelques trimestres, de PartyBets, opérateur bien connu des joueurs français grâce à son site Party Poker. 888, opérateur mondial de jeux casino a lui aussi jeté l’éponge…

Et ce ne sont pas les seuls qui ont quitté le marché français des jeux d’argent en ligne. La cause principale évoquée par ces opérateurs est une fiscalité beaucoup trop forte.

En clair, pour eux, l’eldorado des jeux en France s’est transformé en « go ailleurs, l’Etat français nous seringue trop lourdement nos recettes ». C’est un fait avéré si l’on compare la fiscalité des jeux en ligne en Espagne, en Italie et encore plus au Royaume-Uni.

De fait au final, en seulement trois ans, le marché s’est donc concentré autour de quelques opérateurs, souvent des opérateurs historiques présents sur le marché français mais pas que…

D’ailleurs, de nombreux opérateurs font face à la sévérité de la loi française, par exemple pour proposer sur leur plateforme des jeux « skill games » et sont donc obligés d’adapter leur offre pays par pays, afin que le site soit accessible depuis le monde entier. A noter que ces jeux d’adresse actuellement sont dans la ligne de mire de l’Etat afin de les taxer… aussi.

Malgré la volonté dès 2010 de la Commission Européenne de créer une législation européenne (le Livre Vert à l’initiative de Michel Barnier) des jeux d’argent en ligne, rien ne sera jamais entrepris en ce sens pour l’instant, et les jeux d’argent en ligne ne respecteront donc que des règlements nationaux.

Succès ou échec pour les jeux d’argent en ligne en France ?

En France, le succès des jeux d’argent en ligne sera rapidement au rendez-vous au début tiré par le phénomène « poker » qui verra les joueurs se précipiter dans les « rooms » en ligne pour tenter de remporter les « prize pool » (jackpots) mis en jeu par les opérateurs.

La Coupe du Monde de football 2010 a été aussi l’un des principaux moteurs de l’engouement des joueurs.

Fin 2010, 300 000 joueurs actifs par semaine étaient déjà recensés auprès des principaux opérateurs de poker en ligne, preuve de la bonne santé affichée pour ce jeu. Et ce ne fut qu’un début puisque l’attrait des salles de poker en ligne alla crescendo; près de 20% des internautes se rendant au moins une fois sur une plateforme de poker en ligne pour jouer ou au moins constater comment ce jeu fonctionne.

Véritable phénomène moderne, les jeux d’argent en ligne se feront une vraie belle place sur le marché et sur la Toile.

Et si le nombre de joueurs va augmenter vite, la mise moyenne va connaître la même tendance puisque l’on estime qu’un joueur va dépenser en moyenne 184€ par mois auprès des opérateurs de jeux, que ce soit pour s’adonner à sa passion du poker ou pour parier sur des courses de chevaux ou des rencontres sportives.

Diverses études sont également menées pour définir le profil-type des joueurs en ligne et l’on découvre vite que ce sont plutôt de jeunes hommes âgés de 20 à 30 ans, occupant des fonctions de cadre, et disposant de revenus avoisinant les 2000€ par mois qui composent majoritairement la catégorie des joueurs.

Environ 8% d’entre eux n’hésiteraient d’ailleurs pas à jouer plus de 500€ par mois pour s’adonner à leur plaisir du jeu… Un pactole que l’Etat est heureux de voir dans ses caisses alors qu’avant la loi, il ne voyait pas un seul centime de recette pour les jeux en ligne.

Ces chiffres, complètement déments, en laisseront certains sans doute sceptiques. Pourtant, il existe bel et bien des joueurs compulsifs capables de dépenser des sommes « colossales » en quelques minutes sur les plateformes des opérateurs.

Pour les opérateurs en ligne et les casinos physiques, obligation de consulter le fichier des interdits de jeu… mais pas pour le PMU, ni la FDJ. Hum, à méditer

Conformément aux engagements pris à l’égard de l’ARJEL, les opérateurs doivent d’ailleurs désormais signaler les joueurs compulsifs ou victimes d’addiction et faire en sorte de bloquer leur compte pour qu’ils arrêtent « de force » de jouer.

En revanche, drôle de paradoxe, la FDJ et le PMU quant à eux, n’ont pas « d’obligation légale » actuellement à ce sujet. En clair, pas besoin pour les buralistes de la FDJ et les détaillants du PMU de consulter le fichier des interdits de jeu lors d’un achat de Loto, d’un jeu de grattage ou d’un pari hippique entre autres.

Allez comprendre cette ambiguïté de l’exécutif… Peut-être que le suicide du jeune homme qui a joué en paris sportifs plus de 300.000€ au profit de la FDJ changera cet état de fait ? Attendons patiemment 6 mois, 1 an, voire 2 ou même 10 ans…

En effet, sachez que l’Etat n’a interdit les jeux aux mineurs qu’en 2007. De quoi se poser des questions sur la pertinence de nos politiques.

Bref, la lutte contre l’addiction aux jeux d’argent en ligne est une des missions clés soit disant menées par l’ARJEL car les joueurs peuvent aussi bien embellir une vie que la détruire. On compte d’ailleurs pas moins de 35 000 interdits de jeux en 2013.

Si certains sont sous le coup d’une interdiction administrative ou judiciaire, d’autres (et ils sont de plus en plus nombreux) se signalent d’eux-mêmes au Ministère de l’Intérieur afin de se protéger contre les risques d’une addiction dont ils pensent pouvoir souffrir.

Vous l’avez compris, depuis 2010, tout est fait pour que les joueurs en France puissent s’adonner au poker ou aux paris en toute légalité, auprès d’opérateurs sérieux et responsables aussi bien socialement que juridiquement de leurs pratiques.

Certes, cette politique de transparence semble payante. Mais, comme souvent, les vrais gagnants ne sont assurément pas les opérateurs mais plutôt l’Etat qui peut profiter, grâce au secteur des jeux d’argent, de près de 5 milliards d’€uro de recettes fiscales annuelles.

Voilà ce que l’Etat voit comme « essentiel », quitte à fermer les yeux sur des accidents de parcours comme l’addiction de nos jeunes suite aux matraquages télévisés des opérateurs de jeux.

Et comme par hasard, à 90%, ce sont les opérateurs historiques, à savoir le PMU et la FDJ qui saturent nos écrans de paris en tout genres…

Affirmer que l’Arjel « lutte » contre l’addiction est plutôt utopique selon nous. En définitive, cette autorité n’est présente, et de mèche avec l’Etat évidemment, pour vous ponctionner des impôts et non pas pour vous protéger, ou si peu…

Ce n’est qu’un « argument bidon » pour mettre en place une taxe sur les jeux en ligne. L’objectif de lutter contre l’addiction n’est que « paroles, paroles, paroles… ».

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