Arjel : les jeux casinos en ligne ne seront pas légalisés en France

Il y a quelques jours, l’Autorité de Régulation des Jeux d’Argent en Ligne (ARJEL) organisait à Paris un colloque regroupant tous les principaux intervenants du secteur à savoir les opérateurs, les élus, les juristes et les techniciens.

Arjel: les jeux casinos en ligne ne seront pas légalisés.

Après 5 ans marqués par un véritable immobilisme aux dires de certains opérateurs, des réponses étaient attendues sur plusieurs jeux importants quant à l’avenir du secteur.

Celles-ci ont globalement été apportées et des choses vont donc changer dans les prochains mois mais autant vous le dire tout de suite, ce n’est pas encore demain que vous pourrez prendre part à des jeux casinos en ligne en France en toute légalité.

Les jeux casinos en ligne en France : non car addiction…

Depuis de longues semaines, plusieurs opérateurs de poker et de paris sportifs agréés en France demandaient à ce qu’une offre de jeux casinos en ligne soit régulée en France. Eh bien la réponse a été claire: ce sera « non ».

Pourtant, soyons pragmatiques, les jeux casinos en ligne permettraient aux opérateurs actuels d’alléger leurs charges et d’équilibrer leurs comptes.

Rappelons que fin 2012, 33 opérateurs étaient effectifs sur le marché français. Nous sommes fin 2015, il ne reste plus que 17 opérateurs. Bref, un vrai fiasco selon certains spécialistes. Il y a quand même de quoi réfléchir, non ?

En tous les cas, plusieurs participants au colloque ont mis en avant le caractère très addictif des jeux casinos et donc, le fait que leur légalisation allait à l’encontre de la protection du joueur.

A noter que cette raison n’a jamais été prouvée à notre connaissance. Sauf erreur, c’est donc par essence, un argument très contestable. Si l’addiction est l’argument principal, autant ne légaliser aucun jeu car tous, plus ou moins, mènent à l’addiction

Les exemples de dépendance aux jeux ne manquent pas, notamment pour les jeux de grattage, et qui plus est, opérateur d’Etat puisqu’ils sont le fruit de la FDJ. Il en est de même pour le poker.

Quant au jeu Rapido de la FDJ (Amigo désormais), il tient la « palme d’or » de la dépendance au jeu.

Bref, les avis des participants au colloque (hormis les opérateurs agréés actuels) ont donc conforté Charles Coppolani, Président de l’ARJEL, qui a affirmé depuis quelques mois déjà, son opposition à un tel projet.

Pourtant, l’Espagne, le Portugal, l’Italie et le Royaume-Uni ont déjà passé le cap de la légalisation des jeux casinos en ligne. Et même la Suisse le fera dans quelques mois également. Ces Etats sont-ils plus idiots que nous ?

Certainement pas ! A notre avis, il semble qu’en France, légaliser les jeux casinos en ligne pourrait porter un énorme préjudice aux communes qui disposent d’un établissement de jeux physique.

Et comme la France est 2ème au monde en terme d’implantation de casinos (200 établissements), il est simple de tirer cette conclusion: la légalisation de ces jeux casinos porterait préjudice aux « petits casinos » de France. A noter qu’une ribambelle de ces petites unités sont très fragiles financièrement

Par ricochet donc, moins de rentrées fiscales pour certaines communes. Inutile de vous souligner que certaines sont quasiment en faillite compte tenu de la baisse drastique des dotations de l’Etat depuis la crise économique.

Unibet, Bwin, PokerStars et quelques autres revendiquent la légalisation des jeux casinos

Quelques acteurs du secteur comme Julien Brun, Directeur Général d’Unibet France, ont tenu à rappeler que le renforcement des opérateurs légaux passait nécessairement par la possibilité qu’ils puissent proposer davantage de jeux de complément et que les jeux casinos en ligne répondaient à cette problématique.

Mais ce discours n’y changera rien d’autant que les élus, dont l’ancien Ministre Eric Woerth en tête, ont quelques idées pour venir en aide aux opérateurs régulés.

Entre autres, ces derniers seraient favorables à la régulation de nouvelles disciplines telles le tarot, la belote ou même les jeux vidéo. Difficile de croire en ces idées qui demeureront loufoques pour les vrais joueurs de casino sur Internet.

Ils désirent des jeux de roulette, du blackjack, des machines à sous, pas du tarot et encore moins de la belote ou des skill-games !

Si le PMU et la Française des Jeux n’ont pas été emballés par l’idée arguant que la décision d’élargir le champ de la régulation méritait des travaux plus approfondis, leurs concurrents ont été plutôt réceptifs à cette piste de réflexion.

Quoiqu’il en soit selon nous, tôt ou tard l’Etat sera obligé de légaliser les jeux casinos en ligne. D’une part, l’offre de ces jeux existe actuellement malgré l’importante et récurrente traque de l’Arjel vis à vis de ces opérateurs, et d’autre part, ne serait-ce que pour protéger les joueurs contre les arnaques de certains sites qui profitent justement du manque d’encadrement de ces jeux en France.

A ce jour (fin 2015), les opérateurs de jeux casinos en ligne sont bien présents sur Internet par des multiples montages de sociétés, et même certaines sont implantées à Malte ou à Chypre, donc en Europe. L’Etat, par l’intermédiaire de l’Arjel, ne fait que reculer au sujet des jeux casinos alors qu’il devrait opter pour l’encadrement.

Selon certaines sources, les casinos en ligne actuels jouent au « jeu du chat et de la souris » en France. Ils en ferment 1 pour en réouvrir 2 ou 3 autres sous des noms différents.

Certaines sociétés préparent même leurs futurs casinos en ligne à l’avance… Et cela dure depuis 5 ans environ. Preuve en est que la demande des jeux casinos en ligne est très forte en France.

Bref à priori, il semble que la solution répressive actuelle est totalement inefficace. On se croirait à l’époque où aucune loi sur les jeux d’argent en ligne existait. Les sites de paris sportifs en ligne et de poker ont procédé aussi au « jeu du chat et de la souris » pendant des années pour se faire entendre.

Comme nos voisins européens ont bien compris qu’il faut passer par une offre légale de jeux casinos sur Internet pour protéger les joueurs, espérons que dans un avenir proche, ces jeux soient enfin légalisés et encadrés en France.

Le casino en ligne est un secteur très stratégique et lucratif, notamment pour les casinotiers français qui pourraient de ce fait, augmenter leurs chiffres d’affaires qui sont en berne depuis au moins 8 ans. Mise à jour : depuis l’année 2015, les casinos en France retrouvent une petite croissance.

Poker : de nouvelles variantes autorisées et un partage des liquidités à l’échelle européenne dès 2016 ?

Si la réflexion autour de la légalisation des jeux de casinos en ligne n’a pas connu l’issue favorable espérée par les opérateurs agréés en France, le poker devrait lui connaître de belles avancées dans les prochains mois. Et il était temps, car pour les opérateurs actuellement agréés en France, le jeu de poker n’est « plus » un eldorado.

Tout d’abord, de nouvelles variantes pourraient être autorisées « avant la fin de l’année » si on en croit les propos de Charles Coppolani dans le rapport d’activité 2014/2015 de la structure qu’il gère.

En effet, un décret est actuellement sur la table du Ministre de l’Intérieur et l’autorisation de nouvelles variantes ne repose plus que sur la signature de ce document qui pourrait intervenir très rapidement.

Les opérateurs proposant du poker en ligne pourraient alors offrir à leurs joueurs les variantes suivantes : Omaha Hi-Lo, Seven Card Stud, Omaha 5 et Triple Draw 2-7. Une annonce qui réjouirait les professionnels qui attendent vainement depuis près de 3 ans qu’une telle mesure entre en vigueur.

En parallèle, la question du partage des liquidités avec nos voisins européens est revenue dans les débats car, en matière d’attractivité, les opérateurs de poker en ligne savent également qu’ils auraient gros à y gagner. Et là aussi, les choses semblent avancer dans le bon sens, enfin !

Le Secrétaire d’Etat en charge du Budget, Christian Eckert, a effectivement été clair en admettant que l’Etat souhaitait « améliorer l’attractivité de l’offre légale via l’ouverture de tables corégulées ».

Bien évidemment, le partage des liquidités du poker en ligne ne se fera qu’avec des pays aux standards de régulation équivalents aux nôtres soit probablement avec l’Italie, l’Espagne et quelques autres pays.

Interrogé sur la date de mise en place de cette réforme, Christian Eckert a avancé le premier semestre 2016, les amendements nécessaires pouvant être inclus à la prochaine loi Macron.

Pas de modification de la fiscalité en vue… malheureusement !

Alors que les acteurs du secteur se sont montrés quasi-unanimes au moment d’évoquer la taxation des jeux d’argent en France, rien ne devrait en revanche changer sur ce point.

En effet, bien que tous estiment que la taxation des mises plutôt que celle du Produit Brut des Jeux est un véritable « non-sens », Christian Eckert a clairement exprimé qu’aucun changement de taxation n’était à l’étude.

Pourtant, certains élus comme Eric Woerth – qui avait porté la loi de régulation des jeux d’argent en ligne en 2010 – affirment que la clause de revoyure aurait dû être activée bien plus tôt afin de permettre aux opérateurs de mieux respirer.

En tous les cas, l’ARJEL a montré avec l’organisation de ce colloque qu’elle souhaitait véritablement que les choses bougent pour le secteur des jeux d’argent en ligne.

Et, rien que pour cela, on peut estimer que Charles Coppolani et ses équipes ont fait du bon travail, notamment pour le poker en France. Enfin, attendons quand même que les décrets soient officiels avant de tirer une révérence !

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