Arjel le nouveau patron, Charles Coppolani

Depuis la démission de Jean François Vilotte en Janvier dernier, le poste de Président de l’Autorité de Régulation des Jeux En Ligne était vacant.

Mais depuis ce mardi, il ne l’est plus puisque l’Etat a nommé Charles Coppolani comme nouveau Président de l’ARJEL.

Arjel : le nouveau patron, Charles Coppolani.

Patron du contrôle économique et financier de Bercy depuis 2006 et Président de l’Observatoire des Jeux en parallèle, Charles Coppolani va donc devoir apporter sa patte au travail de l’Autorité de Régulation des Jeux en Ligne.

Et nul doute que sa mission première sera, en temps de crise, de faire en sorte que les jeux rapportent encore plus à l’Etat.

Le nom du nouveau Président de l’ARJEL était attendu par les acteurs du secteur des jeux d’argent en ligne avec une certaine impatience. En effet, il y a encore quelques heures, ils étaient deux à tenir la corde pour le poste puisque toutes les rumeurs évoquaient un duel entre Gabriel Mena et Charles Coppolani.

C’est finalement le second qui a été nommé et qui va donc succéder à Jean François Vilotte, un héritage pas évident pour le nouveau venu puisque son prédécesseur a su mettre sur de bons rails l’institution seulement 3 années après sa création liée à l’ouverture à la concurrence du secteur des jeux d’argent en ligne.

Pour autant, il n’a échappé à personne que la nomination de Charles Coppolani était également un véritable symbole quant à l’orientation que l’Etat souhaite donner au secteur des jeux d’argent en ligne.

En effet, en nommant l’ancien homme-clé du contrôle économique et financier de Bercy plutôt qu’un haut fonctionnaire du sport tel que l’était M. Vilotte, l’Etat a clairement montré qu’il souhaitait que les jeux d’argent continue d’avoir un rôle prépondérant dans les recettes nationales.

Même si Charles Coppolani dispose d’une connaissance des jeux d’argent comme en atteste le fait qu’il exerçait le rôle de Président de l’Observatoire des Jeux, l’homme est avant tout connu pour son souci des finances publiques.

Il ne fait donc aucun doute que le choix de le nommer, lui plutôt qu’un autre, comme Président de l’ARJEL indique la volonté de l’Etat à encourager les Français à jouer leur argent. 

Mais l’affaire FDJ sème le doute chez les français…

L’affaire très sombre des jeux de grattage de la FDJ qui seraient truqués viendra certainement entacher le prestige de l’Etat Français ainsi que celui de l’Arjel quant à leur transparence sur les jeux en France.

Le mot d’ordre majeur paraît désormais évident pour les français : il faut alimenter les caisses de l’Etat. Les autres raisons évoquées par l’exécutif et l’Arjel ne sont que de la poudre de perlimpinpin… Il suffit pour s’en convaincre de visiter les forums de jeux.

Et les français continueront-t’ils à acheter des jeux de grattage de la FDJ qui actuellement est au centre d’une éventuelle escroquerie ? Se montreront-t’ils dociles aux règlementations de l’Arjel ?

Statistiquement, nous savons qu’actuellement 47% des joueurs de poker jouent dans des salles de poker non agréées par l’Arjel, il est donc difficile d’entrevoir pour l’année 2014 le comportement des français envers les jeux en général, surtout avec l’affaire des tickets de grattage.

Si l’Etat ne montre pas « patte blanche », pourquoi le feraient-t’ils, eux ? La question est posée…

Bref, la nomination de ce grand patron de Berçy est d’ailleurs très mal perçue.

En effet, quelques jours seulement après qu’un partenariat entre la Française des Jeux et Facebook ait été mis en place pour aider la FDJ à aller à la conquête d’un nombre de joueurs toujours plus important, cette nomination montre combien l’Etat français est prêt à tout tant que les jeux d’argent permettent d’encaisser des deniers.

Il faut dire que, soucieux d’optimiser ses recettes publiques, l’Etat a deux possibilités : augmenter les taxes payées par les opérateurs au risque d’en faire disparaître du fait du manque de bénéfices réalisés, ou bien aider les opérateurs à accroître le nombre de joueurs.

Il semblerait que l’Etat ait choisi la seconde solution mais attention tout de même à ne pas aller trop loin dans cette orientation, car il serait fort dommageable de remettre en cause les efforts fournis par tous les acteurs du secteur pour lutter, entre autres, contre les comportements d’addiction des joueurs.

Du côté de l’ARJEL, on tient néanmoins à préciser que Charles Coppolani devrait conserver le même cap que son prédécesseur et que l’essentiel sera de trouver le juste équilibre entre la protection des joueurs (critère de santé public…), et la recherche de conditions économiques optimales pour les différents opérateurs de jeux de poker et paris sportifs ainsi que hippiques en ligne.

Gageons néanmoins que le partenariat FDJ – Facebook ne sera pas l’action qui facilitera le plus la recherche du « juste équilibre » prôné par l’ARJEL…

Pour notre part, Charles Coppolani deviendra un très bon patron s’il arrive à interdire toutes les publicités de jeux d’argent sur les médias de masse, à savoir radios et télévisions.

Et ce n’est pas demain la veille…

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