La Marocaine des Jeux compte bien s’imposer en Afrique

Fort de son succès dans un contexte pourtant difficile en raison de l’hostilité du gouvernement islamiste, la Marocaine des Jeux et des Sports souhaite poursuivre son développement en 2014 et lorgne désormais vers d’autres pays africains…

La Marocaine des Jeux et des sports vise l'Afrique.

L’idée serait d’apporter son savoir-faire à d’autres pays afin que les Etats africains puissent tirer de réelles recettes des paris sportifs et jeux d’argent comme c’est actuellement le cas au Maroc.

Le succès des paris sportifs dans un pays où l’islam est roi ne coulait pas de source. Il n’empêche qu’en l’espace de quelques années, la Marocaine des Jeux et des Sports (MDJS), le grand opérateur marocain de jeux et de paris sportifs, a réussi à se faire une jolie place sur le marché.

Comme l’annonçait il y a quelques jours maintenant son Directeur Général, M. El Mechrafi, la MDJS a vu son chiffre d’affaires quasiment multiplié par 2 entre 2009 et 2013 puisque ce dernier est passé de 788 millions à près de 1,5 milliard de dirhams l’an passé.

Dans la même lignée, les bénéfices engrangés par l’opérateur ont augmenté de 60% pour atteindre les 234 millions de dirhams en 2013. En quelque sorte, tout va donc pour le mieux pour la Marocaine des Jeux et des Sports.

M. El Mechrafi a convaincu le PJD de revenir sur sa décision d’interdire les jeux

Pourtant, le contexte politique et social du Maroc était loin d’être favorable au développement des paris sportifs puisque dès 2012, le Parti de la Justice et du Développement (PJD), parti politique gouvernant et à forte connotation islamiste, a souhaité mettre un frein au secteur des jeux d’argent et autres paris sportifs.

Ainsi, un cahier des charges visant à interdire toute publicité autour de ces derniers était sur le point d’être validé mais M. El Mechrafi a réussi à faire revenir le PJD sur sa position en prouvant, grâce à l’aide de plusieurs théologiens musulmans, que les jeux proposés par la MDJS n’avaient rien en commun avec les jeux de hasard prohibés par la Charia.

Mais le Directeur Général de la Marocaine des Jeux et des Sports n’a pas souhaité arrêter là son argumentaire, en rappelant que les jeux et les paris sportifs permettaient de faire rentrer énormément d’argent dans les caisses de l’Etat via son Ministère de tutelle qu’est le Ministère de la Jeunesse et des Sports.

Détenu à 90% par l’Etat Marocain, l’opérateur a permis de financer lors des toutes dernières années pas moins de 1000 centres sociaux dédiés à la jeunesse marocaine, mais également de nombreuses infrastructures sportives censées contribuer à la formation des sportifs marocains.

Et ce dernier argument a semble-t-il fait mouche puisque non seulement, le PJD a abandonné l’idée de poser des contraintes au secteur des paris sportifs, mais a même choisi d’en prendre le contre-pied, en autorisant de nouveau les opérateurs de jeux d’argent à faire de la publicité sur les média grand public tels que la télévision.

Avec un contexte social redevenu favorable, la MDJS compte d’ailleurs faire encore mieux en 2014. Pour cela, l’opérateur compte sur une Liga (le Championnat d’Espagne de Football) encore plus passionnante avec non plus un duo de tête (Barcelone, Real Madrid), mais un trio de tête (Atletico Madrid, Barcelone, Real Madrid).

Or, quand on sait que 60% des paris sur le football concernent ce championnat, on comprend l’importance d’une Liga attractive.

L’opérateur va également proposer en 2014 des paris reposant sur d’autres données que le simple résultat d’un match (buteur, minute où le but est marqué, …) et va tenter de développer les paris en ligne qui ne représentent à ce jour qu’1% des paris effectués au Maroc.

Dans ce domaine, la MJDS comptera d’ailleurs sur son prestataire grec Intralot pour l’y aider…

La Marocaine des Jeux compte bien se déployer dans toute l’Afrique

Il n’empêche qu’aujourd’hui, la MDJS a également un projet, d’une toute autre envergure, qui lui tient à cœur pour 2014 et qui va l’obliger à jeter un œil vers les autres pays d’Afrique.

En effet, devenue légitime avec le succès qu’on lui connait au Maroc, la MDJS souhaiterait proposer ses services d’assistance technique aux autres pays africains afin de développer le secteur des jeux d’argent dans ces pays et de faire donc entre des nouvelles recettes dans les caisses de ces Etats.

Si des partenariats, sans rétribution financière, existent déjà avec les organisateurs de la loterie sénégalaise et ivoirienne, la Marocaine des Jeux et des Sports voudraient donc franchir un nouveau cap en proposant un service payant à ses voisins africains.

A Casablanca, dans un peu plus d’un mois, la MDJS organisera d’ailleurs une grande conférence, où seront présents les organisateurs des différentes loteries d’Etat sur le continent africain, pour présenter son nouveau service.

Mais attention, la concurrence sera rude puisque la SANL, un opérateur de paris sud-africain très bien coté également, serait en passe de lancer une offre de services similaire.

2014 sera en tout cas à coup sûr une année phare dans le développement de la Marocaine des Jeux et des Sports.

Reste à savoir si celle-ci parviendra à internationaliser ses services ou à simplement grandir sur son marché local…

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