Chine : les paris hippiques ne sont plus interdits, interdiction levée

Interdits depuis 1949 et l’arrivée au pouvoir du Parti Communiste en Chine, les paris hippiques sont de nouveau autorisés depuis quelques jours sur le sol du pays le plus peuplé de la planète.

Chine : les paris hippiques ne sont plus interdits, interdiction levée.

En ayant certainement marre de voir les joueurs chinois dépenser leur argent dans des jeux proposés dans les pays voisins, l’Etat Chinois a en effet décidé de légaliser les paris hippiques, convaincu que cette décision lui permettrait de bénéficier de recettes fiscales non négligeables et de rendre heureux son peuple.

C’est une véritable évolution que vient de connaître la Chine puisque les paris hippiques y sont de nouveau autorisés alors qu’ils y étaient interdits depuis 65 ans.

En effet, c’est au beau milieu du 19ème siècle que la Chine avait découvert les courses hippiques et très rapidement, elle s’était passionnée pour ce loisir si divertissant.

Ceci était d’autant plus vrai que les Britanniques avaient également importé les paris liés aux courses de chevaux, une activité qu’avaient appréciée les Chinois férus de jeu.

Interdits depuis 65 ans, quelques bribes d’histoire des paris hippiques en Chine

En 1949, l’arrivée au pouvoir du Parti Communiste de Mao Zedong mettra un terme aux paris hippiques puisque l’interdiction de ce « jeu d’argent » qualifié d’ « amoral et capitaliste » sera l’une des premières décisions politiques prises par le nouveau pouvoir en place.

Au milieu des années 1950, cette décision sera sans grande incidence puisque les amateurs de courses de chevaux continueront de se passionner pour la discipline, même si celle-ci connaîtra un réel frein dans son développement et sa démocratisation avec l’interdiction des paris hippiques.

Mais, depuis quelques années, les sports équestres connaissent un véritable succès en Chine et quelques chiffres prouvent l’importance prise par l’hippisme dans ce pays d’Asie…

Désormais, le marché du pari hippique chinois est… gigantesque

Aujourd’hui, il existe 300 clubs hippiques, 25 hippodromes et une dizaine d’écoles pour former les futurs cavaliers. Autant dire donc que le secteur hippique emploie près de 500 000 salariés sur le sol chinois.

Des chiffres plutôt impressionnants qu’envie certainement le PMU en baisse constante des paris hippiques en France…

Malgré le vif succès connu par la discipline, la Chine avait renforcé à compter de 2005 sa lutte contre les jeux d’argent existant dans les hippodromes (bien que contraires à la loi), une politique qu’avait vivement critiquée le secteur hippique.

D’ailleurs, elle avait donné lieu à un véritable drame quand un centre équestre décida de tuer plus de 500 chevaux arguant que sans recettes tirées de paris hippiques, il lui était impossible d’entretenir autant d’animaux.

Si cette action symbolique, bien que dramatique, n’avait pas infléchi la politique du Parti Communiste en terme de paris hippiques, c’est finalement les fabuleuses opportunités financières offertes par le turf qui auront convaincu les dirigeants chinois de revenir sur leurs positions.

En effet, l’interdiction des jeux d’argent en Chine, excepté deux loteries nationales, est telle que ce sont des sommes d’argent colossales qui auraient été dépensées par des ressortissants chinois à l’étranger ou dans des casinos implantés dans des zones administratives spéciales telles que Hong-Kong ou Macao.

A noter que, pour cette dernière destination qu’est Macao, elle subit actuellement une décroissance de trafic due à une politique anti-corruption acharnée.

En 2010, on estime à près d’un trillion de yuans la somme qu’aurait jouée la clientèle chinoise dans des lieux dédiés aux jeux situés dans les pays voisins (Myanmar, Vietnam, Laos ou même Kazakhstan). La Mongolie, récemment, a aussi montré son intention de profiter de sa part du gâteau en légalisant les jeux d’argent.

Toutefois, la décision du gouvernement mongol pourrait intervenir un peu tard. Et oui, depuis quelques jours, la République Démocratique de Chine a décidé de légaliser les paris hippiques si bien que la Mongolie ne pourra qu’espérer attirer la clientèle aisée chinoise dans ses casinos mais, face à Macao, la concurrence est rude malgré sa décroissance de chiffre d’affaires.

La Chine espère elle engranger d’importantes recettes fiscales avec cette autorisation des paris hippiques. En 2011, une étude menée par des spécialistes avait montré qu’une légalisation des paris sur les courses des chevaux pourrait permettre à la Chine de profiter de revenus à hauteur d’environ 6 milliards de dollars par an.

Toutefois, si vous vous rendez en Chine en cette année du Cheval (et oui, ça ne s’invente pas), ne vous attendez pas à gagner de grosses sommes d’argent si vous avez parié sur le bon cheval à l’hippodrome, puisque les gains attribués aux bons pronostiqueurs seront sous forme de lots.

Eh oui ! C’est une alternative voulue par le gouvernement pour dissimuler quelque peu la logique « capitaliste » des paris en tout genres.

Dans un pays où l’équitation et les courses de chevaux sont devenues les loisirs préférés des classes sociales les plus riches, le gouvernement a sans nul doute fait le bon choix. Reste maintenant à savoir si cette légalisation en amènera d’autres dans le futur, comme celles des casinos en Chine continentale…

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