Casinos en Belgique, rien ne va plus…

Alors que les casinos physiques du plat pays connaissent de réelles difficultés financières, voilà que le gouvernement belge souhaiterait mettre en place une augmentation de la contribution des casinotiers aux frais de la Commission des Jeux de Hasard belge.

Casinos en Belgique : rien ne va plus...

Mais ces derniers ne l’entendent pas de cette oreille et sont bien décidés à le faire savoir, comme le prouve le courrier que le Groupement des casinos belges a adressé conjointement au Premier Ministre et à la Ministre de la Justice.

Si l’ambiance est morose en ce moment pour les casinotiers français, il en va de même pour nos voisins belges.

Déjà sévèrement pénalisés par une interdiction de fumer dans les lieux publics, mais également par une fiscalité très lourde, voilà que l’Etat belge envisage d’accroître la contribution des casinotiers aux frais du régulateur du secteur qu’est la Commission des Jeux de Hasard.

Néanmoins, cette initiative passe mal chez les casinotiers qui ne comprennent pas pourquoi ils doivent de nouveau passer à la caisse, surtout pour un organisme qui n’a pas besoin d’argent.

En effet, comme le Groupement des casinos belges arbore fort logiquement dans une lettre de protestation adressée aux initiateurs de cet arrêté royal que sont le Premier Ministre, M. Elio Di Rupo, et la Ministre de la Justice, Mme Annemie Turtleboom, la Commission des Jeux de Hasard ne nécessite aucune recette supplémentaire.

Un audit du régulateur belge des jeux d’argent réalisé en 2013 a en effet prouvé qu’il avait reçu 7,4 millions d’euro de recettes alors que ses dépenses ne s’élevaient sur la même période qu’à un peu plus de 5 millions d’euro.

Pire, le fonds de ce même régulateur afficherait actuellement un solde positif de 17 millions d’euro, soit une somme suffisante pour les trois prochaines années d’activité…

Face à ce constat, les casinotiers ne comprennent donc pas pourquoi ils devraient reverser 10% de plus de contributions à la Commission des Jeux de Hasard.

A l’heure où ils sont touchés de plein fouet par la crise, ce qui n’est pas le cas du régulateur, il aurait même été plus logique de réduire la contribution des casinos que de l’augmenter, surtout que l’Etat belge mène en parallèle des actions pour réduire les frais de fonctionnement de cet organisme.

Les casinotiers belges unis pour contrer un projet d’arrêté royal

Mais une autre donnée gêne profondément les casinotiers : ils sont les seuls à devoir jouer le jeu du financement si on en croit le projet d’arrêté royal.

En effet, l’augmentation des contributions correspondrait à une hausse du prix des licences A et A+. La licence A est l’autorisation donnée pour l’exploitation d’un casino physique alors que la licence A+ est celle permettant d’exploiter un casino en ligne.

Ainsi, si le projet d’arrêté royal venait à être validé, un casinotier disposant des deux licences devraient payer en terme de contributions plus de 40 000€ auxquels s’ajoutera une taxe par machine de jeu (615 euros pour exploiter une machine à sous) !

Autant dire que l’augmentation de 10% viendrait mettre dans le rouge plusieurs établissements de jeux.

En revanche, les détenteurs de licence F2 ne sont pas concernés par le projet d’arrêté royal puisqu’ils font l’objet d’une exclusion de cette loi. La licence F2 est l’autorisation de proposer des paris mais aussi les jeux de loterie.

Autant dire que cette loi viserait clairement à protéger les intérêts des libraires, mais aussi des agences de paris qui n’auraient pas à subir de hausse de leurs cotisations.

Bien entendu, en toile de fond, c’est surtout la protection des produits de la Loterie Nationale, un opérateur de jeux public, qui est mise en cause par les casinotiers.

Car, à vrai dire, on retrouve clairement dans ce texte l’idée de l’Etat de ménager ses propres intérêts…

Reste maintenant à savoir si l’Etat belge sera prêt à éviter le bras de fer avec les casinotiers en abandonnant tout simplement son projet d’arrêté royal. Ce serait là un signal fort que les politiques belges ont compris le réel enjeu d’aider un secteur en difficulté, comme en France d’ailleurs…

Le Groupement des casinos belges a également soufflé une autre idée dans son courrier : pourquoi ne pas reverser une partie des 17 millions d’euro du solde de la Commission des Jeux de Hasard aux cotisants ?

Et, comme les casinotiers ne pensent pas qu’à eux, il serait même prêt à partager le pactole avec les libraires et les agences de paris… Mais gageons que l’intérêt du gouvernement belge n’est pas dans cette dernière solution !

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