Candy Crush pousse la FDJ à innover dans le numérique

A l’heure où la Française des Jeux a perdu plus d’un million de clients au cours des cinq dernières années, l’opérateur de jeux d’argent a décidé d’accélérer sa transition vers le numérique, notamment des jeux d’argent à la sauce Candy Crush.

Candy Crush pousse la FDJ à innover dans le numérique.

Pas plus tard que ce mercredi, la PDG du groupe, Stéphane Pallez, a ainsi dévoilé le projet « FDJ 2020 ».

Celui-ci fait la part belle à l’expérience du jeu sur les mobiles étant donné que, si la digitalisation des points de vente va quand même se poursuivre, c’est surtout vers de nouveaux jeux en ligne que s’oriente la Française des Jeux.

Si la FDJ peut fièrement se vanter de disposer de plus de 27 millions de clients en France, force est pourtant de constater que ce chiffre est en baisse puisque l’opérateur a tout de même perdu 1 million de clients depuis 2010, notamment les jeunes joueurs de 18 à 35 ans.

Couplée au vieillissement de sa clientèle, cette tendance a de quoi inquiéter et montre assurément que la Française des Jeux n’a pas su s’adapter aux nouveaux usages en matière de jeux numériques, malgré sa stratégie sur Facebook.

Mais elle entend bien rattraper son retard et c’est dans ce cadre qu’a été dévoilé le projet « FDJ 2020 ». Du coup, son slogan bien connu des français à savoir « chaque jour est une chance » peut lui être appliquée… aussi !

A noter: la baisse de fréquentation de joueurs à la Française des Jeux n’a pas entamé son excellent chiffre d’affaires puisqu’elle a réalisé 5% de hausse en 2014. Cette hausse est en partie due à l’augmentation de la clientèle pour les jeux de grattage. Et la FDJ prévoit pour 2015 une augmentation de 4%.

Donc, malgré son retard dans le domaine des jeux numériques, la FDJ se porte à merveille contrairement au PMU qui lui est en réelle perte de vitesse.

Objectif du projet « FDJ 2020 » : ne pas copier Candy Crush, mais s’en approcher ! 

Alors qu’une étude a récemment prouvé que 73% des Français estimaient que les smartphones et tablettes avaient fait évoluer leur manière de jouer, la Française des Jeux a bien conscience qu’elle peine à séduire les jeunes adultes et c’est bien la raison du projet « FDJ 2020 ».

Du coup, elle a décidé d’aller chercher ce public sur son terrain, c’est-à-dire celui des jeux en ligne. Les succès de Candy Crush ou de Criminal Case – du casual gaming plus généralement (casual games) – doivent effectivement beaucoup à cette cible de clientèle.

La FDJ sait donc qu’elle peut frapper un grand coup sur le marché du jeu en ligne, encore faudra-t-il qu’elle soit capable d’adapter son offre en proposant des jeux plus amusants et plus interactifs comme le nouveau jeu de grattage « Menez l’Enquête ».

Dès l’année prochaine, elle va d’ailleurs s’y affairer puisqu’elle va lancer, en phase de test du moins, deux jeux de grattage qui doivent marquer son arrivée dans le numérique : Gare O Loup et La Ruée vers l’Or.

Si, pour l’heure, ces jeux n’ont pas encore été réellement présentés, on sait juste que le jeu Gare O Loup invitera le joueur à répartir les moutons dans différents enclos où ils seront ainsi protégés du grand méchant loup.

Le gain pourra dépendre de la répartition pour laquelle a opté le joueur ce qui rendra le jeu jouable à l’infini tout en gardant un côté fun.

D’ailleurs, il faut saluer la prouesse des équipes de la FDJ qui auront mis seulement 9 mois pour concevoir ces deux premiers jeux et ce, en adoptant finalement les principes d’une start-up.

La Française des Jeux va investir 500 millions d’euros en 5 ans

Ce premier pas (les jeux Gare O Loup et La Ruée vers l’Or) dans l’ère du numérique n’est qu’un début et la Française des Jeux a décidé de s’associer à d’autres acteurs pour atteindre ces objectifs.

C’est dans ce cadre qu’elle a décidé d’investir 13 millions d’euros dans le fonds d’investissement Partech Ventures, investissement qui doit lui permettre de collaborer avec des start-up innovantes.

Elle a également signé des partenariats avec l’Innovation Factory de la Web School Factory et avec Asmodee.

Avec la Web School Factory, l’objectif est bel et bien de séduire de jeunes talents du numérique et de les inviter à collaborer avec la FDJ sur « les jeux de demain ». Avec Asmodee, leader français du jeu de société, l’idée est de pouvoir décliner en version mobile certains produits phares de l’éditeur.

Le développement du numérique sera soutenu par un investissement de 500 millions d’euros sur 5 ans qui devra aider l’opérateur de loterie à moderniser son système d’information interne.

Entre autres, il s’agira de « prendre en compte les nouveaux usages mobiles et renforcer la sécurité des données et des paiements ».

En parallèle, le projet « FDJ 2020 » de la Française des Jeux prévoit la poursuite de la digitalisation des points de vente, à savoir les buralistes.

Une récente étude menée par OpinionWay a effectivement mis en avant que plus de 60% des clients de l’opérateur souhaitaient continuer à pouvoir acheter leur ticket de grattage dans leur point de vente habituel, mais que 75% apprécieraient que ce dernier se dote d’accès numériques.

Autant dire donc que, pour plaire au plus grand nombre, la Française des Jeux va devoir trouver le juste équilibre entre le jeu traditionnel plébiscité par les plus âgés et le besoin de numérique des jeunes adultes.

Elle va essayer de le trouver dès l’année prochaine en installant chez des nombreux buralistes un terminal qui permettra à ceux qui le veulent de valider leurs grilles de Loto ou d’Euro Millions réalisées via l’application mobile.

Le déploiement de ce système dans tout le réseau FDJ coûtant à lui seul 180 millions d’euros, il faut espérer pour l’opérateur qu’il aura bien cerné l’attente des joueurs.

Avec son projet sur 5 ans, la Française des Jeux prouve en tout cas qu’elle est à l’écoute de ses clients et du marché.

Mais ces efforts seront-ils suffisants pour s’imposer sur le marché du numérique et donc endiguer la perte des joueurs ? Rien n’est moins sûr d’autant que l’image FDJ pourrait ne pas être en adéquation avec l’univers du casual gaming.

A suivre avec intérêt donc le virage que prend actuellement la Française des Jeux, qui rappelons-le, est la 4ième loterie mondiale !

Retour en haut