Loto-Québec se retire du groupe Joa, N°3 des casinos Français :

Créé en 1969, Loto-Québec est une Société d’Etat qui offre au Canada de nombreux jeux de hasard et d’argent. Entre autres, l’opérateur canadien propose des jeux de grattage, des loteries, des paris sportifs mais aussi des jeux de casinos à travers quatre établissements de jeux établis au Québec.

Loto-Québec se retire du groupe Joa, N°3 des casinos Français.

L’opérateur de jeux d’argent canadien Loto-Québec a annoncé dernièrement avoir cédé l’intégralité de sa participation dans le Groupe Joa, le N°3 des casinos français.

Ayant tenté l’aventure d’une expansion internationale vers la France en 2005-2006, l’opérateur canadien n’aura assurément pas fait là la bonne affaire puisque Loto-Québec aura perdu 98 millions d’euros.

Toutefois, si Loto-Québec n’est plus actionnaire du Groupe Joa, il conservera des parts dans les deux derniers projets d’établissements de jeux lancés par le casinotier français.

C’est d’ailleurs assez étonnant quand on sait que désormais, les casinos français du Groupe Joa se sont révélés un gouffre financier. Peut-être même que la loterie québécoise n’a eu le choix…

En 2006, Loto-Québec avait souhaité tenté l’aventure au niveau international en prenant 35% des parts du groupe Joa à travers sa filiale Casino Mundial.

Devenu le deuxième plus gros actionnaire du casinotier français derrière Bridgepoint, Loto-Québec espérait pouvoir profiter de la bonne implantation du groupe Joa dans l’Hexagone avec 21 établissements en activité pour tenter une vraie percée sur le marché français, et poursuivre son développement alors que le marché canadien commençait à saturer (voir les licenciements au Casino de Montréal).

Malheureusement, il n’en fut rien puisque depuis 2006, le secteur des casinos terrestres connaît d’importantes difficultés en France. Les graves problèmes de dettes des casinos Partouche prouvent que le secteur des casinos en France est en déclin depuis 2007-2008.

Entre la mise en place des contrôles d’identité à l’entrée, la difficulté à proposer de nouveaux jeux, la crise financière et économique, l’interdiction de fumer dans les casinos ou encore l’avènement des jeux d’argent en ligne, le secteur n’a même cessé de reculer au point que les 98,3 millions d’euros investis par Loto-Québec en 2006 ne valaient aujourd’hui plus un kopek…

Loto-Québec vend ses parts des casinos Joa pour 0 €…

Aussi, plutôt que d’investir de l’argent dans le groupe Joa pour le tenir à flot et éviter que la dette ne s’envole plus encore, Loto-Québec (comme Bridgepoint d’ailleurs) a préféré vendre ses parts pour 0 € à des repreneurs qui ne sont autres que les créanciers du groupe Joa, ces derniers transformant leurs créances en capital pour réduire de manière considérable l’endettement du numéro 3 des casinos français.

Face à la situation du groupe Joa, Loto-Québec ne pouvait semble-t-il pas prendre meilleure décision que celle qui a été prise puisque faute de gagner de l’argent, l’opérateur canadien n’a au moins pas de nouvelles dépenses à effectuer…

Toutefois, à en croire le discours officiel des dirigeants de Loto-Québec, l’opérateur canadien pourrait percevoir de l’argent à l’avenir étant donné qu’outre ses parts, il a également cédé des prêts pour une valeur avoisinant les 15 millions d’euros.

Une future vente ou bien des profits futurs pourraient ainsi permettre à Loto-Québec de modérer ses pertes. Quoique, pour arriver à effacer 98 millions d’euros envolés, rendez-vous dans quelques dizaines d’années…

En parallèle, il faut savoir que malgré le retrait de Loto-Québec du groupe Joa, l’opérateur canadien n’a pas encore complètement abandonné l’idée de s’imposer en France. Incroyable mais vrai !

En effet, si Loto-Québec n’est plus actionnaire du casinotier français, il est en revanche actionnaire, à hauteur de 35% des parts, des deux nouveaux établissements de jeux du groupe Joa. A la manière d’une franchise, Loto-Québec aura donc son mot à dire sur la gestion quotidienne des deux nouveaux casinos français.

Le premier est le casino de Giffaumont – Lac du Der, un établissement dont l’inauguration est prévue à la fin de l’année. Résolument moderne et parfaitement intégré à un environnement très nature, ce casino serait d’ores et déjà promis au succès d’autant que l’attente des joueurs, selon Joa, est forte dans la Marne.

Enfin, ce sont les prévisions de Joa Casino et on ne peut pas affirmer à ce jour, compte tenu des pertes de Loto-Québec, que ce nouveau casino ne sera pas lui aussi, un autre gouffre à €uros pour la loterie canadienne…

Quand on sait, et c’est avéré, qu’une multitude de casinos français sont en forte baisse de fréquentation et que l’Etat Français reste stoïque comme l’a indiqué le Sénateur François Trucy dernièrement, il est très difficile de se prononcer positivement sur le résultat de nouvelles implantations en France, vous en conviendrez.

Pour notre part, mieux vaudrait que Loto-Québec « garde ses billes » pour implanter des casinos au Japon, pays où les établissements de jeux vont jaillir sous très peu de temps et où le marché est considérable puisqu’ils étaient interdits sur le sol japonais.

En France, c’est la surpopulation des casinos. Chaque Maire « veut » son casino pour boucher les dettes de sa ville et flatter son égo !

Un peu comme les 110 aéroports fantômes implantés en France où les avions ne font que les survoler, mais jamais y atterrir. Qui paie les conneries de nos élus ? Vous le savez, regardez votre taxe d’habitation…

Bref, le second casino dans lequel Loto-Québec sera partie prenante est celui de La Seyne sur Mer. S’il ne devrait ouvrir qu’en 2016, le casino a déjà ouvert ses portes via un « établissement temporaire » permettant à Joa de fidéliser la clientèle avant le lancement en grandes pompes du nouveau casino.

Et la rentabilité, toujours selon Joa, est au rendez-vous dans la commune du Var. De bonne augure, du moins nous l’espérons car la concurrence des casinos dans le Var est sévère. Pourvu que ça dure pour Loto-Québec !

Au final, Loto-Québec n’est donc aujourd’hui plus propriétaire de 21 casinos sur le sol français mais bien de deux établissements prometteurs en terme de résultats financiers.

L’avenir pourra alors dire si Loto-Québec a vu juste cette fois ou s’est encore trompé. Si c’est le cas, les canadiens mettront la main à la poche…

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